L'aube est moins claire, Victor Hugo

Publié le par tpe1

Pb: Quelles sont les différences d'approche de l'automne entre Chateaubriand et Hugo?

L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l'azur.

Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent.
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s'en va d'un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu'éblouissait l'été,
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.

Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L'automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l'été qui s'enfuit est un ami qui part.
Adieu, dit cette voix qui dans notre âme pleure,
Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiède effleure !
Voluptés du grand air, bruit d'ailes dans les bois,
Promenades, ravins pleins de lointaines voix,
Fleurs, bonheur innocent des âmes apaisées,
Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosées !

Puis tout bas on ajoute : ô jours bénis et doux !
Hélas ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ?

 






La différence entre ce poème et l'extrait étudié auparavant de Chateaubriand, c'est que Chateaubriand se plait dans la tristesse dont l'automne est le symbole, alors qu'Hugo la redoute.

 

Il traduit sa tristesse par l'énumération des aspects négatifs liés à l'automne (en orange, lignes 1 et 2), et par l'expression du regret: "hélas!" "déjà" "l'été qui s'enfuit est un ami qui part". De plus l'anaphore en "adieu" traduit bien le désespoir à l'idée de ne plus revoir les beaux jours. Chez Chateaubriand au contraire, on trouve une acceptation des cycles de vie naturels: "le retour de la saison".

 

Dans ce poème, on voit aussi qu'Hugo, comme tous les poètes romantiques, a peur du lendemain à cause de son manque de repères. Cette peur, ce manque de confiance en l'avenir se retrouve notamment dans l'interrogation finale: "vous reviendrez! me retrouverez-vous?"

article écrit par Angélique Tardivel

 

Publié dans L'automne

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